A peine sortis de leur hibernation, Ziva, Pyros, Caramelle et Brouxty sont loin de se douter que des parlementaires en pré campagne ont compromis leur avenir dans la nuit du 29 au 30 avril 2000.
Cet amendement, pris à la sauvette à deux heures du matin, signe la fin de leur tranquillité et les punit de s’être trop bien acclimatés à nos montagnes.
Plus que le silence et l’embarras de la ministre de l’environnement, le calendrier parlementaire devrait laisser aux ursidés quelques semaines de tranquillité.
En attendant vous pouvez signer la pétition de l’ADET et expliquer aux ours qu’ils devraient rester tranquilles sous peine de se voir grillagés.
L’histoire de l’homme et de l’ours ne se résume pas à ce navrant épisode, l’ours a toujours été un symbole fort dans les Pyrénées. La peur qu’il inspirait, ses attitudes humaines, ont profondément marqué l’imaginaire collectif. D’un côté c’est le grand prédateur, bête noire des bergers, de l’autre c’est l’ourson en peluche cher aux enfants.
On retrouve des représentations préhistoriques de l’ours dans les grottes de Massat et du Mas d’Azil en Ariège et une statue d’ours sans tête dans la grotte de Montespa en Haute-Garonne.
Chronique d’une extinction annoncée
La chair d’ours était couramment consommée et figurait au menu de nombreux restaurants de prestige.
Les derniers ours français résident dans les Pyrénées, (le dernier ours alpin a été signalé en 1937). En 1980 on comptait 16 à 18 ours sur les Pyrénées, en 1995 le réseau ours comptabilisait 5 ou 6 survivants entre Aspe et Ossau et 2 côté espagnol. Aucune naissance n’avait été établie depuis 1989. La situation de l’ours est préoccupante dans de nombreux pays (Japon, Grèce). Ce déclin et l ‘extinction inéluctable de l ‘espèce est entièrement imputable à l’homme.
Jusqu’à la révolution française la chasse à l’ours était un privilège de la noblesse. Ensuite vinrent les battues administratives. Mais les chasses furent vraiment efficaces avec l’apparition des armes à feu et des poisons dans la seconde moitié du 19e siècle. En quelques dizaines d’années les ours disparurent complètement du piémont des Pyrénées, on estime à 3000 le nombre d’ours tués depuis 1800. On tuait l’ours car on le considérait comme nuisible, il attestait de la force et de la bravoure du chasseur, de plus sa fourrure, sa chair et ses trophées étaient très recherchés.
Les modifications de son environnement, routes, exploitations forestières… qui restreignent son territoire ont fini de compromettre sa survie. Au milieu des années 80 les instances ont commencé à s’intéresser à l’avenir de l’espèce et le premier plan ours a vu le jour en 1984.
Quelques précisions
Ourson en peluche : En 1903, Théodore Roosevelt, président des Etats-Unis et grand chasseur prend en pitié un ourson et lui laisse la vie sauve. Un boutiquier de New-York fabrique un ourson en peluche d’après un dessin du Washington Star qu’il surnomme « Teddy » (diminitif de Théodore), et c’est ainsi que débuta la fabuleuse aventure de l’ours en peluche.
A.D.E.T : Association pour le Développement Economique et Touristique de la haute vallée de la Garonnes. L’ADET a pour ambition d’utiliser l’image de l’ours comme moteur de développement économique et touristique. retour
Réseau ours : composé d’agents des parcs nationaux, de l’office national de la chasse, de l ‘office national de la forêt, du fonds d’intervention éco-pastoral. Ils sont chargés d’étudier les déplacements et comportements de l’ours à partir d’indices tels que les crottes, les poils, les traces…