Le desman
- Nom: desman des Pyrénées, Galemys pyrenaïcus en latin
- Famille des talipadae/desmaninae
- Classe des mammifère semi-aquatique
desman - Taille de 11 à 13 cm
Particularités: possède un museau allongé et mobile, de petits yeux presque aveugles, un pelage soyeux brun foncé dessus et gris dessous, des pattes avant semi-palmées et des pattes arrières palmées.
Mode de vie: vit au bord des torrents de montagne entre 1500 et 2500 m. ou dans les rivières souterraines des Pyrénées françaises et espagnoles, dans les monts Cantabrique, en Galice, en Sierra Centrale et dans le nord du Portugal. Il est plutôt nocturne et ne supporte pas le moindre changement.
Durée de vie: de 2 à 4 ans maximum.
Reproduction: la femelle a, en général, trois portées par an.
Alimentation: larves d’insectes et invertébrés aquatiques en milieu naturel. Son régime peut être beaucoup plus varié en captivité.
Un animal semi-aquatique
Le desman des Pyrénées (Galemys Pyrenaïcus) aussi appelé rat trompette, musaraigne éléphant, taupe aquatique ou rat bouhé est un étrange petit animal de la famille des taupes.
Extrêmement discret, peu de pêcheurs peuvent se vanter de l’avoir vu.
Son aspect plutôt repoussant est caractérisé par son appendice nasal surdéveloppé qui lui sert à la fois de radar et de détecteur olfactif, compensant ainsi sa presque cécité.
On ne rencontre le desman que dans la chaîne pyrénéenne et dans le nord de l’Espagne et du Portugal.
On lui connaît un cousin russe beaucoup plus gros (450 gr au lieu de 65 gr), autrefois chassé pour sa fourrure.
Le desman vit essentiellement dans l’eau froide des torrents d’altitude, il est parfaitement adapté à sa vie aquatique : pattes palmées, clapets fermant les narines en plongée. Son excellent odorat lui permet de repérer ses proies sous l’eau.
Encore très mystérieux
Le mâle et la femelle vivent sur un même territoire restreint mais font gîtes séparés et ne se retrouvent que pour l’accouplement.
Les femelles semblent avoir trois portées par an.
Les desmans sont très actifs, surtout la nuit. Ils plongent pour chercher de la nourriture qu’ils mangent sur les berges ou bien nettoient leur fourrure qui secrète alors une substance imperméabilisante.
Ils semblent communiquer par l’odorat, en déposant des crottes sur les berges. Ce langage reste un mystère pour les chercheurs. Ils émettent aussi des sons variés sans qu’on ait pu leur attribuer une signification.
Ce n’est que tardivement que la communauté scientifique s’est intéressée à ce petit animal hors du commun. Il a été découvert en 1811 et c’est le dernier mammifère français répertorié. De nombreux aspects de sa vie restent encore inconnus.
Le laboratoire du milieu souterrain du C.N.R.S. de Moulis en Ariège est l’un des rare à étudier le desman, notamment en captivité où il se montre très intéressé par l’homme et semble rechercher son contact.
Le chercheur Bernard Richard rapporte que l’un d’entre eux s’échappait de son aquarium toutes les nuits pour venir le chatouiller dans son lit !
Dans son milieu naturel, il ne fuit pas systématiquement devant l’homme, cependant ses mœurs font qu’il en rencontre rarement.
Le desman s’avère être le meilleur indicateur de la qualité d’un cours d’eau car il est très sensible à tout changement. Ses proies (larves et invertébrés aquatiques) meurent à la moindre trace de pollution, entraînant la disparition du desman de ces cours d’eau.
C’est aujourd’hui une espèce menacée et protégée en France, inscrite comme « espèce d’intérêt communautaire » par l’Union Européenne.
Où le trouver
Le laboratoire du milieu souterrain de Moulis en Ariège (près de Saint-Girons) est ouvert au public sur rendez-vous . Tél : 05 61 04 03 60
La mission du laboratoire est d’étudier le milieu souterrain dans tous ses aspects. Il à été crée en 1948 et reçoit chaque année 25.000 visiteurs (scientifiques de tous pays, touristes). C’est la seule structure de ce type au monde. On peut aussi y voir des des protées, fossiles vivants datant de l’époque du crétacée encore plus vilains que le desman.
Un complexe touristique et scientifique pourrait voir le jour dans les prochaines années.