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Le tunnel du Somport

Un légitime besoin d’échanges

Les échanges entre l’Espagne et la France, et plus généralement entre le nord et le sud, ne cessent de s’accroître, le problème de la traversée des Pyrénées agite pas mal les esprits sans qu’un plan global ne se profile clairement.
C’est dans ce contexte agité que le tunnel du Somport à ouvert le 17 janvier dernier après 9 ans de travaux et pas mal de remous. L’inauguration s’est déroulée presque discrètement, boycottée d’un côté par les élus de la vallée d’Aspe, parasité de l’autre par une contre manifestation.
L’Espagne croit rapidement, les échanges sont en constantes augmentations et se concentrent sur le littoral, 97% du transport de marchandises se fait par route. Aujourd’hui le trafic à travers les Pyrénées est deux fois plus important que celui entre l’Italie et la France.

En observant une carte, on s’aperçoit vite que la voie la plus directe pour relier Pampelune, Saragosse, Lérida, voire Madrid, à la France et à l’Europe du nord passe bien par le somport. Il est possible que les politique ait eu la même réflexion quand ils ont déterminé l’axe européen E7 reliant Bordeaux-Pau-Saragosse, peut être à l’image de la vallée de la Maurienne comme en atteste la première enquête d’utilité publique de 1990.

Un passage historique

Le col du Somport est une voie d’échange déjà utilisée par les romains. En 1808 Napoléon 1er ordonna le projet d’une grande route reliant paris à Madrid via Pau, Oloron et Saragosse, la chaussée sera crée en 1877.
aujourd’hui que les échanges ne se font plus à dos de mulet, pourquoi ne pas transformer l’antique N134, en voie moderne et rapide et répondre ainsi aux légitimes besoins de la France et de l’Espagne ? C’est en effet un point de vue défendable tant que l’on n’est pas passé par cette vallée magique. La vallée d’Aspe est une superbe vallée, écologiquement riche, refuge des ours pyrénéens. L’idée qu’elle soit transformée en cuvette de passage à camion est proprement insupportable.

Enrayer le déclin d’une vallée

La vallée d’Aspe a vu sa population divisée par 3 depuis le début du siècle, la dernière école a fermé il y a peu de temps. Tout à leur désir de faire quelque chose pour que la vallée revive, les élus se sont laissés charmés par des sirènes qui leur ont fait croire que les flux routiers revitalisent une vallée, les promesses d’aménagement et de développement ont fait peser la balance en faveur du projet, sans que les élus et la population ne pèsent les risques véritables. De plus le discours politique à toujours été ambigü et flou, il est difficile de connaître quels ont été et quels seront les véritables projets, pour cette voie de communication ; selon Eric Pétetin, figure des opposants, même aujourd’hui, le tunnel ne serait que le premier maillon d’une autoroute.
L’Etat avait promis d’améliorer la route, de faire des déviations, d’embellir, d’aménager…, les 63 gendarmes du peloton Somport et leurs familles devaient être installés à Urdos.
Depuis quelques années déjà les élus émettent des réserves, maintenant qu’ils se rendent compte que les aménagements ne seront pas fait avant des décennies, qu’ils ne sont même pas prévus dans le contrat de plan, que les gendarmes vont être installés à 50 km de là, à Oloron Sainte Marie et non dans la haute-vallée, ils se sentent floués.
La seule issue de la vallée d’Aspe est le tourisme vert et la valorisation de son environnement, le fait qu’elle soit sous équipée serait plutôt un atout pour imaginer de nouveaux projets. Il est évident qu’il faut de bonnes voies d’accès, mais ce n’est pas un flux ininterrompu de camions qui attireront les touristes.

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